HOMMAGE À NOTRE MAGNIFIQUE TERRE NATALE, RICHE DE SES PARCOURS DE GOLF

Écrit par Jeff Mingay, SCOREGolf

Des falaises de l’île du Cap-Breton aux forêts luxuriantes de l’Ontario et du Québec, en passant par le Bouclier canadien, les Prairies, puis les Rocheuses de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, le Canada offre une palette remarquablement diversifiée aux architectes de parcours de golf.

Personne n’a su mieux exploiter le paysage de notre vaste pays que Stanley Thompson. Plus de 70 ans après sa mort, Thompson demeure une référence en matière de conception de parcours de golf au Canada.

À l’origine de quatre des dix meilleurs parcours du Top 100 2024 de SCOREGolf et de six des douze premiers, Thompson était un concepteur de parcours de golf au talent inné – l’un de ces rares visionnaires capables d’imaginer un parcours spectaculaire à partir d’un terrain vierge. Il excellait dans l’art de tracer des parcours en repérant naturellement les emplacements idéaux pour les verts et les tertres de départ, puis en les reliant par une série de trous variés qui entraînent les golfeurs dans un véritable voyage à travers les plus beaux aspects du site.

Comme tous les grands noms, Thompson n’arrivait jamais sur un terrain avec des idées préconçues. Il ne se souciait, par exemple, pas de la distance totale ou de la normale, ni de l’équilibre entre les neuf premiers et les neuf derniers trous. Au contraire, il laissait les caractéristiques naturelles du site guider ses conceptions. Ainsi, il a légué aux golfeurs canadiens certains des parcours les plus magnifiques et les plus fascinants au monde. D’ailleurs, lorsque les amateurs d’architecture de golf s’intéressent aux terrains canadiens, Thompson est le nom qui leur vient immédiatement à l’esprit.

Thompson avait aussi de la compassion pour le golfeur moyen. Excellent joueur lui-même, il comprenait que les joueurs à faible handicap ont besoin de défis. Mais, plus important encore, Thompson savait qui payait les factures. C’est pourquoi il a systématiquement conçu des parcours capables à la fois de mettre au défi les meilleurs, tout en procurant du plaisir au plus grand nombre. Bien que difficile à atteindre dans la plupart des cas, cet équilibre constitue l’idéal en matière d’architecture de parcours de golf.

Au début des années 1920 et 1930, Thompson a pu compter sur un groupe de donateurs exceptionnels. Les compagnies ferroviaires Canadien National et Canadien Pacific lui ont offert des sites spectaculaires (et de généreux budgets) dans les montagnes de l’Alberta, où il a créé les parcours Jasper Park Lodge GC et Banff Springs GC. Le promoteur visionnaire Robert Home Smith a présenté à Thompson plus de 2 000 acres de terrain parfaitement vallonné pour aménager le parcours de St. George’s G&CC à Toronto. Puis, pendant la Grande Dépression, la famille Guinness a financé un projet complexe sur un site escarpé, rocheux et densément boisé surplombant Vancouver, où Thompson a conçu le captivant Capilano G&CC.

Le défi ultime pour un architecte de golf est de créer des parcours durables. Dans les cas mentionnés précédemment à Jasper, Banff, St. George’s et Capilano, des propriétés exceptionnelles, des clients ambitieux aux moyens financiers considérables et un talent rare pour l’aménagement des parcours et la conception des trous ont contribué à créer quatre parcours indestructibles qui ont traversé les décennies.

L’appréciation pour le travail des architectes pionniers, comme Thompson, a considérablement progressé et inspiré de nouveaux projets au cours des 25 dernières années. En fait, l’architecture du golf est revenue à ses origines au fil des dernières décennies. De nos jours, la plupart des critiques, des chercheurs et des concepteurs contemporains s’accordent pour dire que les parcours pionniers, aménagés avant la Seconde Guerre mondiale, fonctionnent tout simplement mieux que ceux qui ont généralement suivi. Ce sont des parcours qui mettent en valeur les caractéristiques naturelles uniques de chaque site et qui ont été conçus pour le plaisir de tous les golfeurs, quel que soit leur handicap.

Étrangement, les parcours les plus difficiles étaient autrefois considérés comme les meilleurs. Les tracés rigides exigeant un coup de départ sur des allées étroites bordées de fosses de sable et d’herbe longue, suivi d’un coup d’approche en hauteur vers des verts surélevés et entourés de fosses de sable, ont été à la mode pendant un certain temps. Mais ce n’est plus le cas. Avec la restauration de nombreux parcours classiques en Amérique du Nord, et l’arrivée de nouveaux parcours au 21e siècle, comme ceux de Cabot Cape Breton ou de Sagebrush, construits sur une colline près de Merritt, en Colombie-Britannique, prouvent que les parcours amusants dans des décors spectaculaires sont redevenus la grande tendance.

De nouveaux parcours, aménagés sur des sites prometteurs, sont également en cours de développement au Canada. Rod Whitman (Cabot Links, Blackhawk, Wolf Creek) dirige actuellement un nouveau projet pour la marque Cabot à Revelstoke, en Colombie-Britannique, un tracé déjà comparé à l’œuvre exceptionnelle de Thompson à Banff. Puis, les vétérans Doug Carrick et Tom McBroom, collaborent quant à eux sur un nouveau projet pour le Fox Harb’r Resort, situé en bord de mer, en Nouvelle-Écosse.

De tels sites remarquables restent relativement rares, mais la recherche continue – croyez-moi. Le potentiel pour le golf au Canada demeure remarquable, grâce à la diversité stupéfiante de ses paysages.

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