Être un cadet à Cabot

L’auteur découvre que les cadets de Cabot tissent des liens particuliers avec les golfeurs.

Par Jason Logan – SCOREGolf

Jason Logan | Authors | Toronto Star

 

 

 

Comme nous marchions vers le vert du 12e trou, un par-3, la fétuque ferme sous nos pieds et le très joli détroit de Northumberland à l’horizon et qui se marie à merveille avec le bleu du ciel dégagé, mon cadet Luke Cyr, que je venais de rencontrer il y a trois heures, me révéla comment son travail sur ce parcours, l’un des deux meilleurs au Canada, lui a sauvé la vie.

Cyr est un homme bien bâti dans la quarantaine. Il est élancé, fort comme un taureau et a une personnalité fort attachante. Dans le passé, il fut membre des forces armées canadiennes et a servi à Kandahar et à Kabul en Afghanistan, ainsi qu’en Bosnie, des endroits que le commun des mortels voit uniquement à la télévision. Comme la plupart de ses vaillants frères d’armes, Cyr souffre du syndrome de stress post-traumatique. Environ huit mois avant notre rencontre, le 30 octobre dernier, il avait essayé de se donner la mort.

Ce ne sont pas les balles et les bombes qui l’avaient presque tué, mais les atrocités de la guerre.

C’est Sean Sutherland qui est venu à sa rescousse. Sutherland est l’autre cadet de notre ronde. Il est aussi un ancien militaire à l’allure d’un lutteur professionnel, le genre d’homme fort que l’on aimerait avoir à ses côtés durant une confrontation physique. Sutherland a entendu parler du programme appelé «Caddie School for Soldiers». Il y a reçu une formation à Whistling Straits dans le Wisconsin, juste avant la pandémie, puis à St Andrews, en Écosse. Il est maintenant formateur pour ce programme au Canada et s’est donné comme mission de «trouver des gens qui veulent recevoir de l’aide». Son but est de les aider à trouver un nouveau sens à leur vie.

Luke Cyr était bien disposé à recevoir cette aide. Même s’il ne peut plus jouer au golf à cause de blessures subies durant sa carrière militaire, il se contente d’être un cadet pour les autres golfeurs. Durant ses heures perdues, il écrit aussi des poèmes. La nuit suivante, au Whit’s Public House, un charmant bar à Cabot où nous prenions une bière, Luke tombe sur une opportunité d’accompagner un golfeur le matin de bonne heure à 7 heures 20 et affirme qu’il sera fin prêt pour cette ronde. Il travaillera donc durant deux rondes, une au matin et une dans l’après-midi, comme il le fait souvent. Sa ferveur pour son travail s’explique par ce qu’il m’a révélé au 12e trou.

«Être cadet donne à ma vie un sens, et lorsque ta vie à un sens, tu t’amuses».

J’envisageais d’écrire un article sur les cadets de Cabot, au Cap-Breton, depuis un bon moment. J’ai donc pris la décision de visiter la petite ville d’Inverness en Nouvelle-Écosse pour m’entretenir avec eux, jouer quelques rondes de golf, et en savoir davantage à propos de leur travail. J’avais donc une bonne raison de retourner à Cabot et étais convaincu que le jeu en vaudrait la chandelle.

Durant deux jours du mois de juin, mon expérience a été non seulement amusante, mais aussi très spirituelle.

La pluie tombe sur la toiture du petit Airbnb que se partage mon photographe Justin et moi, près du cimetière d’Inverness.

Je suis un peu inquiet, car je n’avais pas pensé à amener des vêtements de pluie avec moi. La météo prédisait du beau temps ensoleillé. Cependant, il ne cessait de pleuvoir durant le trajet à partir de Halifax. Lorsque nous sommes arrivés au village de villégiature, nous avons aperçu des cadets trempés jusqu’aux os, comme des chiens qui venaient de finir de nager dans l’océan.

J’ai eu un sommeil agité dans notre petit appartement d’Emma’s Place, qui est réchauffé par un chauffage d’appoint prêté par Jake Kerr, le Maître cadet à Cabot. Emma’s Place était doté d’une chaudière, mais je n’avais pas regardé les directives sur l’appli Airbnb à temps opportun.

Kerr m’a aussi doté de tout le nécessaire pour ma ronde qui débute à 8 heures: des salopettes, un chapeau rouge, un livret des distances et une petite bouteille remplie de sable pour réparer les trous de motte. J’ai mon propre télémètre, une fourchette pour les trous de motte et des tés pour nettoyer les rainures des cocheurs. J’ai aussi avec moi une bouteille d’eau, des collations, un calepin et un crayon. J’ai bien fait de demander un blouson de cadet, car le plus de poches que j’ai, le mieux c’est.

La veille, j’ai visionné les vidéos d’instruction envoyées par Kerr. Elles traitent des notions de base et sont parfaites pour les novices au golf. Je dois arriver 30 minutes avant le début de notre ronde et garer ma voiture au stationnement réservé aux cadets. Je dois m’inscrire au service des cadets 20 minutes avant le coup de départ et être au terrain de pratique 10 minutes à l’avance. C’est la règle du 30-20-10. Je dois soigner mon apparence, ce qui n’est pas un problème. Je dois aussi me préparer pour tous les types de conditions météorologiques, ce qui n’est pas aussi évident.

Je vais dormir et je prie pour qu’il fasse beau le lendemain.

Mes prières ont été exaucées! Les rayons du soleil pénètrent les stores bon marché d’Emma’s Place et me réveillent juste après 5 heures. Les jours sont longs au Cap-Breton durant le mois de juin, mais les caprices de Dame nature font mon bonheur aujourd’hui. À 6 heures, je pars me chercher du café et des bagels. À 7 h 15, je décide d’enfiler la salopette à manches longues et saute dans ma voiture pour entamer le petit trajet de 2 minutes. Je suis bien à l’avance et très désireux d’entamer ma ronde.

Steve Kingwell est le golfeur qui m’a été confié. Il est né à Berwick, en Nouvelle-Écosse, et a fait ses études universitaires au Manitoba et en Colombie-Britannique, avant de déménager aux É.-U. où il a bossé dans le domaine des télécommunications. Sa fille, Aidan, fait ses études à University of Michigan et est donc outrée par la casquette des Spartans de Michigan State que porte Justin. Propriétaire d’une maison, Steve a des invités durant ce séjour, mais nous allons être un trio, car un de ses amis est blessé. Les autres cadets de mon groupe sont Eddie MacEachern et Ali Delaney. Eddie est un vétéran qui a déjà servi de cadet à mon frère il y a dix ans, lors de notre premier pèlerinage à Cabot.

Chaque cadet s’attend à deux choses de son golfeur: gentillesse et constance. D’emblée, je m’aperçois que Steve Kingwell possède ces deux qualités. Même si j’ai été un peu agacé par le nombre de ses bois d’allée et hybrides (j’ai dû gérer sept couvre-bâtons), je me suis rendu compte que mon joueur est très gentil et frappe la balle avec pureté à presque tous les coups. Il n’atteint pas de très grandes distances, mais il est bien conscient de ses lacunes et s’ajuste en conséquence. Il connait aussi très bien les parcours de type links, ce qui me facilite la tâche.

Ma première erreur au début fut que j’étais trop bavard. Le lendemain, je prends le petit-déjeuner en compagnie de Jim Ryan, le Maître cadet original de Cabot. Il a été un allié de taille du bâtisseur Ben Cowan-Dewar dès le début, car il a très tôt compris que le site avait du potentiel et qu’un centre de villégiature golfique redorerait le blason d’une économie minée par la fermeture des mines.  Jim me révèle que ça l’enquiquinait de voir quatre golfeurs et quatre caddies marcher sur le parcours comme une meute de loups. Selon lui, un cadet doit être cordial et avoir de l’entregent, mais ses tâches principales consistent à aider le joueur à déterminer les bonnes distances et frapper le bon coup. Jim a appris l’évaluation des distances à Bandon Dunes, le centre de villégiature de Mike Keiser dans l’Oregon, avant l’ouverture de Cabot. Cowan-Dewar finira par convaincre Keiser de s’associer à lui pour ouvrir le parcours de Cabot.

Cabot caddies Ali Delaney (far left) and Eddie MacEachern and golfer Steve Kingwell watch a tee shot on Cabot Links. (Photo: Justin Naro)

À partir du 11e trou, je suis ébahi par l’efficacité d’Eddie. Il ne se précipite guère, mais chaque fois que je lève la tête, il me devance de 20 verges, avec Ali à ses trousses. Il affirme que le fait que mon golfeur soit toujours le dernier à frapper ne me rend pas service. Ce n’est pas parce que Steve ne joue pas assez bien pour avoir le droit de frapper en premier, mais tout le monde joue très bien, et il n’y a aucune raison de changer l’ordre. C’est une histoire de superstition.

Les cadets à Cabot ont plusieurs motifs. L’argent en est un bien évidemment. Un cadet d’expérience qui est capable de lire les verts et prodiguer de bons conseils coûte 70 $ plus les pourboires. Le cadet reçoit l’intégralité des sommes, environ 100 dollars, souvent en dollars américains.

Woo Park est une bête de somme. Originaire de Victoria, il est étudiant en troisième année à l’Université McGill où il étudie le commerce. Il se dit que cet été est le dernier durant lequel il peut faire ce qu’il veut avant d’intégrer le monde des affaires. «J’avais envie de me consacrer au golf, et j’ai donc décidé de faire ça dans l’une des meilleures destinations golfiques au pays», me confie-t-il.

Les ocaux prennent beaucoup de plaisir à faire leur boulot, surtout les plus vieux. Ils ont vécu la transformation d’Inverness qui est passée de bourgade ordinaire à l’une des destinations les plus prisées de la Nouvelle-Écosse, et peut-être même du Canada. Au début, les dirigeants de Cabot avaient demandé aux locaux de se porter volontaires comme cadets, et depuis beaucoup sont restés.

«Tu rencontres beaucoup de gens formidables. C’est un boulot très plaisant. Nous aimons nous entraîner, nous en profitons donc pour accompagner les visiteurs et leur parler de notre communauté et d’en savoir un peu plus sur leurs histoires», affirme Eddie, un enseignant à la retraite.

Parlant d’histoires, le vétéran Archie MacDonnell a déjà été témoin de deux trous d’un coup réussis par un même golfeur au même trou, le 14e, durant le même voyage. Je lui ai demandé s’il avait reçu un bon pourboire, et il me répond, tout souriant, qu’il ne s’était pas plaint.

Jim MacMaster, gagnant du tournoi Nova Scotia Golf Association en 2019, avait quitté le Cap-Breton en 1981 pour s’installer à Calgary à des fins professionnelles. Il a été tenté de retourner au bercail lorsqu’il a eu vent de l’ouverture d’un centre de villégiature à Inverness par Keiser. Mais, il voulait être sûr. Il avait donc réussi à dénicher les coordonnées du magnat et lui avait adressé une missive. Il ne s’attendait pas à recevoir une réponse, mais Keiser lui répliqua qu’il serait ravi de l’aider avec sa retraite.

Kerr est celui qui s’assure que tout marche comme sur des roulettes au service des cadets. Il a gravi les échelons pour devenir Maître cadet. Ce lieu occupe une place spéciale dans son cœur, car c’est là où il a rencontré sa fiancée, Hayley Wilson. Cette dernière a passé une année à apprendre les rudiments du métier et l’étiquette du golf en regardant des tournois à la télé.  Elle est maintenant membre du comité consultatif des cadets et fait office de cadette lorsqu’elle ne dispense pas des cours dans une des écoles locales ou lorsqu’elle n’est pas occupée à travailler dans la ferme familiale.

Kerr est très fier de diriger son groupe de cadets tout à fait singuliers. Lors d’une fête en leur honneur, il leur remercie pour leurs efforts pour faire en sorte que Cabot se démarque parmi les parcours du pays. Ces deux dernières années, la pandémie a un peu ralenti le rythme des affaires, mais le nombre de cadets avoisine encore une fois 200, dont 20 femmes.

«Nous portions des sacs à dos de 200 livres à travers le désert, en temps de guerre. Maintenant, nous transportons des sacs de golf pour des gens joyeux et paisibles», lance Sean Sutherland.

Sean Sutherland (left) and Luke Cyr have come to Cabot after learning to loop in the Caddie School for Soldiers program. (Photo: Justin Naro)

Les cadets veulent que leurs golfeurs jouent bien. Non seulement ça leur rapporte de meilleurs pourboires, mais aussi ça leur permet de tisser des liens solides. Cependant, ce ne sont pas tous les golfeurs qui sont plaisants. Archie me raconte une anecdote à propos d’un joueur qui a été si désobligeant qu’il a dû rebrousser chemin après le premier 9. Ses confrères l’avaient défendu et le club avait fini par lui payer son dû. Le lendemain de notre ronde, Sean est tombé sur un piètre golfeur qui le blâmait pour chaque mauvais coup.

Avec Steve Kingwell, je suis tombé sur un joueur qui joue bien et qui commet rarement des erreurs.

Nous terminons notre ronde par un score à la normale au 18e trou. Le fait marquant de cette ronde vient d’Eddie et s’est produit au 15e trou, un par-4. Nous n’avions pas atteint le vert et devions gérer une trappe de sable peu recommandable. Eddie me demande d’amener mon golfeur sur le vert pour qu’il voie le drapeau avant qu’il ne frappe son coup. Cela nous avait convaincus qu’il y avait lieu de frapper un coup supplémentaire, et Steve envoie un coup parfait à 10 pieds du trou avant de réussir son coup roulé. J’étais si excité, comme si j’avais réussi à faire la normale moi-même.

La nuit, je révèle à Justin que je n’avais presque pas envie de faire office de cadet le lendemain. Non pas parce que j’avais mal aux pieds après avoir marché 36 000 pas, mais parce que je n’envisageais pas la prochaine ronde être aussi réussie que la première.

J’avais tort.

Todd Quinn était mon deuxième golfeur et j’étais un peu appréhensif à son égard. Il ne portait pas de casquette, son polo n’était pas rentré dans son pantalon, et son fer droit ainsi qu’un de ses hybrides étaient démunis de couvre-bâton. Il était à Cabot avec sa femme et trois autres couples venus de leur ville natale de Flin Flon, au Manitoba. Tous les huit voyagent ensemble chaque année depuis 28 ans.

J’ignorais que Todd allait être fort agréable. Il était affable et plein d’entregent, comme le reste de son groupe. Je n’ai jamais été à Flin Flon, mais je me doute bien que ce n’est pas comparable à Cabot Cliffs. Ces huit golfeuses et golfeurs allaient très certainement passer une excellente journée sur le parcours.

J’ignorais aussi que Todd et moi allions partager quelque chose de spécial qui me laissera tout ému.

Todd rate son premier coup de départ en envoyant la balle dans la fétuque, mais je peux voir qu’il a un très bon élan. Il fait un boguey au premier trou, mais au deuxième trou, il fait preuve d’agilité avec ses fers et améliore son score.

Todd Quinn est sûrement l’homme le plus enthousiaste sur la planète, ce qui est fort impressionnant si l’on sait ce que lui et sa femme ont vécu. Ils avaient des jumeaux, Tavish et Teagan, ainsi qu’un autre fils prénommé Brennan. En 2014, Teagan, âgé seulement de 19 ans, a trouvé la mort dans un accident de voiture impliquant un chauffard ivre. Il était un excellent joueur de hockey et la ville de Flin Flon a nommé un tournoi peewee annuel en son honneur. Todd me révéla qu’il avait apporté une portion des cendres de son fils et qu’il allait les disperser au trou phare de Cabot Cliffs, le 16e qui se trouve sur une falaise.

Todd Quinn having a laugh at Cabot Cliffs. (Photo: Justin Naro)

Il me révèle cela sans tristesse. Il se réjouit à l’idée que le sourire de son fils reste toujours avec lui. Il échange des plaisanteries avec son ami Duke, qui arbore une casquette des Bombers de Flin Flon. Malgré quelques mauvais coups, Todd frappe la balle en général avec une certaine pureté. Nous réalisons un oiselet au 7e trou, un par-5, après que j’effectue une bonne lecture du vert. Il célèbre sa prouesse en prenant une gorgée de rhum.

Au 10e trou, un autre par-5, Todd décoche un foudroyant coup de départ de 300 verges qui atterrit dans une trappe de sable. Jim MacMaster, le cadet de Duke, m’assure qu’il n’y a pas péril en la demeure et que le coup est jouable. Todd semble imperturbable.

À travers le jeu, mes rapports avec Todd changent. Nous ne sommes plus un joueur et son cadet, nous sommes maintenant des amis. Je lui promulgue les conseils adéquats pour attaquer le vert du 16e trou. La balle atterrit sur le vert, à 15 pieds du trou. Il n’y a que nous deux, car les autres sont affairés à préparer leurs coups d’approche. Todd sort un sachet de sa poche et s’apprête à faire ce qu’il avait en tête depuis un moment. «Je t’aime, Teagan», souffle-t-il, les yeux rivés vers le ciel. C’est une autre belle journée ensoleillée, comme si la météo était réglée d’avance.

Dispersant les cendres de son fils, Todd se dirige vers moi et me dit qu’il est heureux que je sois à ses côtés pour ce moment intime. Tout comme lorsque Luke Cyr me confia qu’il songeait à mourir avant de rencontrer Sean Sutherland et que son travail à Cabot lui a sauvé la vie, Todd Quinn se réjouit de partager ce moment solennel avec quelqu’un qu’il venait tout juste de rencontrer le matin même. Il n’arrive pas à envoyer la balle dans le trou pour réaliser un oiselet et, fidèle à lui-même, il crie le nom de Teagan comme pour le blâmer. Nous nous esclaffons.

The author, deep in thought, on the job on Cabot Links. (Photo: Justin Naro)

À Cabot, les cadets font leur travail pour moult raisons. Pour l’argent, l’exercice, la nature, la fierté de leur communauté, la thérapie. En plus, ils ne paient que 10 dollars de droits de jeu pour jouer à Cabot Links ou à Cabot Cliffs. Mais, ils le font surtout pour la chaleur humaine, pour les liens qu’ils tissent avec les clients. Pour un golfeur, c’est plaisant de jouer une ronde sans devoir trimbaler son sac et d’avoir un guide à ses côtés. Pour le cadet, c’est réjouissant de voir son golfeur prendre plaisir sur le parcours.

«Tu as la chance de voir le parcours à travers les yeux de ton golfeur, c’est presque spirituel», affirme Eddie MacEachern. «Tu te sens en communion avec le Ciel au tournant du 15e trou de Cabot Cliffs, quel que soit le temps qu’il fait. C’est juste paradisiaque».

Spirituel, en effet.

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