La semaine de la Coupe des Présidents est ici, ce qui signifie le summum du golf de compétition: le Match Play.
Rédigé par Lorne Rubenstein, ScoreGolf
La 14e édition de la Coupe des Présidents approche à grands pas, ce qui signifie que nous devons nous préparer à l’ultime compétition de golf: le Match Play. L’événement va sans doute donner lieu à des coups de théâtre et à des mésaventures. Telle est la nature du Match Play: Un match en simple, d’homme à homme, ou, dans le cas de la Solheim Cup, de femme à femme.
Il n’y a rien de tel. Pensez-y. Quand est-ce que le Stroke Play produit des coups de théâtre et les mésaventures dont je parle? Quand il se transforme en Match Play.
Retournons ensemble à la Coupe des Présidents de 2007 au Club de golf Royal Montréal. Jack Nicklaus était capitaine de l’équipe américaine. Gary Player était capitaine de l’équipe internationale. Tiger Woods était dans l’équipe américaine. Mike Weir était dans l’équipe internationale. Les spectateurs à travers le Canada et sur place voulaient que les deux meilleurs joueurs s’affrontent dimanche dans les matchs en simple.
Weir participait à sa quatrième Coupe des Présidents. Son équipe n’avait jamais gagné le Coupe. D’ailleurs, l’équipe internationale n’avait remporté qu’une seule des compétitions précédentes, en 1998 au Royal Melbourne Golf Club. Les équipes ont fait match nul en 2003 au Links at Fancourt à George, en Afrique du Sud.
C’était presque certain que l’équipe internationale perdrait à Montréal. L’équipe américaine avait une avance de sept points dimanche. Mais personne, à l’exception du capitaine, de ses assistants et des joueurs de l’équipe internationale, ne s’est soucié de ça. Toute la semaine, les téléspectateurs et les spectateurs de ce qui est censé être un spectacle biennal voulaient une chose: un match entre Weir et Woods.
Player était timide jusqu’à l’annonce des matchs en simple du dimanche. Tous les spectateurs sur place – incluant moi-même – étaient presque certains que Player et Nicklaus allaient opposer Weir et Woods. Les capitaines de la Coupe des Présidents peuvent le faire alors que les matchs de la Coupe Ryder sont tirés au sort. Player et Nicklaus ont décidé samedi de procéder ainsi.
Nul besoin de s’attarder sur le match Weir-Woods. Tous ceux qui étaient là en 2007 ou qui ont regardé le match savent que Weir a gagné par un trou. J’ai suivi le match, tout comme quelque 30 000 spectateurs qui, comme je l’ai dit, ne se souciaient pas du résultat final attendu de l’ensemble de l’événement. Les États-Unis ont gagné 19,5-14,5.
Quinze ans plus tard, je me souviens à quel point le match Woods-Weir était serré. Le plus grand joueur du jeu contre le meilleur du Canada. C’était vraiment un grand moment.
J’espère que la Coupe des Présidents qui se déroulera la semaine prochaine au Quail Hollow Club de Charlotte, en Caroline du Nord, en sera aussi un grand moment. Quinze ans après son exploit au Royal Montréal, Weir sera l’un des assistants de Trevor Immelman, capitaine de l’équipe internationale. Immelman faisait partie de l’équipe de 2007 à Montréal.
Je me souviens des matchs en simple du dimanche 2007 entre Weir et Woods, non seulement parce qu’ils étaient très attendus. Je m’en souviens aussi à cause de la tension que génère souvent une compétition en face à face. Ça me rappelle les événements qui se sont terminés avec deux golfeurs l’un contre l’autre, et personne d’autre. C’est le Match Play quand il supplante de loin les autres formes de compétition. C’est le Stroke Play qui devient un Match Play.
Je pourrais remonter loin dans le temps, mais je commencerai par l’Omnium britannique de 1977 au Turnberry Golf Club d’Ayr, en Écosse. C’était seulement entre Nicklaus et Watson jusqu’aux derniers trous. Ils jouaient ensemble et jouaient brillamment. C’est comme si personne d’autre ne participait au tournoi à la fin.
Watson avait un coup d’avance sur le dernier trou. Nicklaus a envoyé son coup de départ presque sur l’herbe longue et à travers l’allée. Il réussit à faire un coup vers le vert qui a atterri à environ 40 pieds du trou. Le coup d’approche de Watson est arrivé à trois pieds du trou.
Nicklaus a effectué son coup roulé. Bien sûr. Watson a ensuite effectué son coup roulé pour conserver son avance d’un coup et gagner. Quel moment! Le Stroke Play joué comme un Match Play.
Puis il y a eu le Tournoi des Maîtres de 2005, celui où Woods et Chris DiMarco jouaient ensemble dans le dernier duo. Celui où Woods a réussi un oiselet avec un coup d’approche lobé-roulé (oui, ce coup-là) depuis l’arrière du 16e vert qui a culbuté dans le trou. Ils ont dû jouer un match décisif. Vous savez qui a gagné. Golfeur contre golfeur. Le Stroke Play en Match Play. Le meilleur scénario possible.
Un autre impliquant aussi Woods était la Coupe des Présidents de 2003 au Links de Fancourt. Player et Nicklaus étaient les capitaines de leurs équipes respectives. Woods a battu Ernie Els, le talentueux Sud-Africain, dans leur match en simple, 4 et 3. La Coupe des Présidents se déroulait sur quatre jours, et à l’époque, il y avait 34 points à gagner (il n’y a plus que 30 points aujourd’hui.) Cette épreuve s’est terminée avec un score de 17-17.
Et maintenant ? Woods et Els ont joué un match décisif de trois trous. Ils étaient à égalité quand ils ont touché le vert au troisième trou, une normale 3. Le coup d’Els a fini à 45 pieds du trou. Le coup de Woods a fini à 90 pieds. Els a effectué un coup roulé à 6 pieds, Woods à 15, donc c’était encore son tour. Woods réussit à obtenir la normale avec un coup roulé, puis Els, dans son propre pays et dans la plus petite probabilité, réussit le sien à six pieds.
Après avoir discuté avec Tim Finchem, alors commissaire du Circuit de la PGA, les capitaines décident de déclarer le match nul. C’était la première fois que ça arrivait et on doute que ça se reproduise.
Mais quel match entre Woods et Els.
Nous voilà maintenant à Charlotte. Des matchs consécutifs, trois jours de matchs en duo dans des formules de better-ball (meilleure balle) et de quatuors, puis les matchs en simple du dimanche. J’aimerais bien voir Corey Conners et Taylor Pendrith ensemble (hé, je suis canadien!) et, dans les matchs en simple, disons Conners contre Jordan Spieth, et Pendrith contre Justin Thomas.
J’écris cet article quelques jours avant le début de la Coupe des Présidents. Mon cœur bat vite. Mon cerveau bourdonne. Le Match Play arrivera bientôt avec ses coups de théâtre et mésaventures.
Oui. Oui. Oui. J’aime tellement ça que j’ai déjà hâte à la Coupe des Présidents de 2024. Le site? Le Royal Montréal.