On oublie souvent sa première fois dans les grands moments de la vie. Mais pour Mike Weir, en tant que golfeur, ce moment marquant remonte à 1989, lorsqu’il a participé, en tant qu’amateur, à son tout premier Omnium canadien RBC. Alors qu’il jouait pour son université aux États-Unis, Weir est revenu en Ontario pour tenter de se qualifier. Il s’est retrouvé en prolongation face aux vétérans Webb Heintzelman et Guy Boros. «J’ai fait un oiselet tôt et j’ai décroché ma place», se souvient Weir. C’était il y a 35 ans. Il avait alors 20 ans. Aujourd’hui âgé de 55 ans, il a remporté un Veston vert, sept autres victoires sur le circuit de la Tour, ainsi qu’un titre sur le circuit des champions de la PGA. Il dispute aussi son 32e Omnium canadien, égalant le record détenu par la légende canadienne George Cumming.
Cela dit, le premier omnium de Weir ne s’est pas vraiment déroulé comme prévu.
«J’ai débuté sur l’ancien trou no 1 de Glen Abbey, un petit par-4 avec un léger dogleg à droite», raconte Weir, aujourd’hui ambassadeur Golf Town. «Ce trou avait des tentes sur la droite, et j’ai immédiatement envoyé ma balle dans les gradins pour mon tout premier coup. J’ai terminé cette première ronde avec un score de 80».
Aujourd’hui, avec des décennies d’expérience dans le tournoi, Weir revient sur ses meilleurs souvenirs liés à l’événement de golf le plus prestigieux du Canada.
1989 — La première fois
Ce premier Omnium canadien fut une histoire de deux manches. Il a eu un score 80 lors de la première ronde, puis 71 lors de la seconde, avec neuf oiselets incroyables. «C’était une ronde folle — lobs réussis, oiselets à la chaîne, puis un double boguey, un boguey, et ensuite trois oiselets d’affilée, avant un autre double».
Mais cette expérience a eu un impact marquant. «Je me souviens avoir pensé : “Wow, j’ai fait neuf oiselets sur un parcours de la PGA.” Même si j’ai raté la coupure de loin, je me suis dit: OK, il faut que je peaufine mon jeu, mais j’ai le niveau pour jouer ici».
1992 — Le début chez les pros
Il a fallu trois ans à Weir pour revenir à l’Omnium canadien, cette fois en tant que professionnel. Fraîchement diplômé, il cherchait sa voie sur le circuit. En arrivant au terrain de pratique de Glen Abbey, aucun espace n’était libre — sauf un, à côté de Nick Price, récent vainqueur du Championnet de la PGA et de l’Omnium des États-Unis.
« J’étais un peu intimidé, mais c’était le seul endroit disponible», se souvient Weir. «J’ai posé mes balles, dit bonjour. Nick travaillait son jeu, et le son de ses coups était juste incroyable».
Weir, lui, ne frappait pas aussi bien. «Ce fut un moment décisif. J’étais pro, il était pro, mais on n’était clairement pas au même niveau. Il me battrait neuf fois sur dix. Il fallait que je bosse dur pour frapper comme lui. Ça m’a lancé dans une quête, avec des entraîneurs, pour améliorer mon swing».
1998 — Vainqueur sur le circuit de la PGA
En 1998, Weir est arrivé à l’Omnium canadien en tant que nouveau vainqueur sur le circuit, après avoir remporté le Greater Vancouver Open. Il découvre alors l’attention réservée aux Canadiens dans leur omnium national. Aucun Canadien n’avait gagné depuis 1954 (Pat Fletcher à Point Grey).
«J’étais un peu dépassé à Glen Abbey. Tout le monde voulait me parler», dit-il. «Je voulais être prêt pour ce tournoi, mais je sentais la pression. Et j’ai manqué la coupure».
2004 — Si près du but

Sa victoire au Tournoi des Maîtres 2003 a accentué l’attention. En 2004, à Glen Abbey, Weir se retrouve dans le dernier groupe après des scores de 65-68-70. Mais quelques erreurs, dont un vilain coup roulé au trou 16, l’ont laissé à égalité avec Vijay Singh, qui a gagné en prolongation.
«L’ambiance était euphorique, comme dans un match de hockey», dit Weir. «Les fans étaient incroyables. C’était dur de gérer l’énergie pour réussir ses coups. J’ai moins bien joué qu’au Tournoi des Maîtres. Pour les Canadiens, cette semaine est toujours plus compliquée».
2011 — Blessures

À Shaughnessy, Vancouver, une blessure l’a forcé à abandonner. Il s’était déjà blessé plus tôt dans l’année, puis a touché une racine d’arbre le vendredi. Cela a entraîné une opération et plusieurs années de galère. Sauf en 2015, il s’est toujours présenté au tournoi.
«Je suis fier d’être Canadien. C’est notre omnium national. Je veux bien jouer, pour les fans. Ces débuts difficiles, avant 1997 ou 1998, me reviennent toujours à l’esprit — j’ai trouvé une solution à l’époque, je peux encore en trouver une aujourd’hui».
2023 — L’année de Taylor

Pour le premier Omnium canadien après la pandémie, Weir a joué sur un parcours inconnu: Oakdale Golf and Country Club, au nord de Toronto. À 53 ans, désormais sur le Circuit des champions de la PGA, il a fait la coupure et terminé 52e. Il est revenu le dimanche pour voir Nick Taylor devenir le premier Canadien vainqueur depuis 1954.
2025 — Le record

En 2025, Weir égalera le record du plus grand nombre de participations à l’Omnium canadien (32), à TPC Toronto/Osprey Valley. À 55 ans, il espère encore être compétitif.
«Je sens qu’en jouant bien, je peux compétitionner», dit-il. «Tom Watson a failli gagner l’Omnium britannique à 60 ans. Ben Hogan menait au Tournoi des Maîtres dans la soixantaine. Ce tournoi reste une priorité pour moi. Je fais tout pour être prêt».