William Shakespeare a un jour posé la question: «Qu’y a-t-il en un nom?»

Si vous êtes Bryson DeChambeau, la réponse est «Beaucoup de frustration.»

DeChambeau a été la cible de bien des controverses sur le Circuit de la PGA ces derniers mois en raison de sa dispute/prise de bec avec Brooks Koepka, un autre maître des longs coups de départ. Tout a commencé avec Koepka qui était frustré face à la lenteur apparente du jeu de DeChambeau au tournoi Omega Dubai Desert en janvier 2019. Il a ensuite fait une remarque indiscrète sur la prise de poids et de masse musculaire rapide de BDC, avant d’arriver au point culminant en mai dernier avec un regard exaspéré de Koepka dans une vidéo qui ne devait jamais être publiée.

Cette histoire est devenue l’équivalent pour le golf de Taylor Swift contre Kim Kardashian, ou Taylor Swift contre Calvin Harris, ou Taylor Swift contre… enfin, vous voyez le tableau.

Au début, beaucoup d’entre nous avaient hâte de voir les joueurs de la PGA exprimer leurs émotions comme de vrais êtres humains. Les coups bas lancés par Koepka sur Twitter et les réponses bienveillantes de DeChambeau ont redonné vie à ce qui peut parfois être un sport assez stoïque au niveau professionnel.

Et le Circuit semblait même aimer toute cette attention.

Mais à présent, à la veille de la Ryder Cup, le Circuit est préoccupé par bien plus que deux joueurs qui n’ont vraiment pas l’air de bien s’entendre.

Les supporteurs.

Alors que les spectateurs sont de plus en plus nombreux, les supporteurs se joignent à l’action et interpellent le champion de l’US Open 2020 après presque chaque coup.

Après une défaite déchirante au playoff d’un six trous du BMW Championship face à Patrick Cantlay (quelqu’un a dit stoïque?), DeChambeau a confronté un supporteur qui avait utilisé le nom de Koepka de manière péjorative en s’adressant à Bryson… Ce supporteur a crié: «Brooksy!»

Tim Nwachukwu/Getty ImagesBon, un supporteur un peu rond qui crie «Brooksy» n’est pas un gros problème.

Mais quand on l’entend encore et encore, on commence à comprendre la frustration de DeChambeau. La situation a atteint un point tel que le Commissaire du Circuit Jay Monahan est intervenu en disant: «Ça dure depuis un bon moment. Selon moi, à ce stade, c’est irrespectueux, et c’est le genre de comportement que nous ne tolérerons pas à l’avenir».

Ce qui nous amène au cœur du problème.

Quan est-ce qu’un commentaire ludique devient une attaque personnelle?

Il y a toujours eu du chahut dans le golf dans une certaine mesure, mais ce n’est que depuis ces dernières années qu’on entend des supporteurs crier «Mashed Potatoes!» − ou pire encore − immédiatement après le contact.

Certains diront à DeChambeau − qui, à vrai dire, s’est attiré beaucoup d’ennuis avec ses frasques − de simplement ignorer les moqueries comme le font d’autres athlètes dans d’autres sports.

D’autres dénonceront le manque de décorum et de respect de la part des foules qui entourent le tertre de départ.

Je me range du côté des premiers.

Qu’on veuille l’admettre ou non, le golf est différent maintenant. Après plus d’un an de confinement, les supporteurs sont de retour en masse. Ils ont payé leur billet et ont le droit d’applaudir ou de huer comme bon leur semble. Le fait de les menacer d’expulsion pour quelque chose qui est dans le pire des cas ennuyeux n’est probablement pas la meilleure façon d’attirer de nouveaux supporteurs dans ce sport.

Et soyons honnêtes.

Des insultes bien pires que «Brooksy!» ont déjà été criées sur un terrain de golf.