Aaron Cockerill joue au golf professionnel depuis 2015, mais jusqu’à récemment, de nombreux Canadiens ne connaissaient pas ce natif de Winnipeg, au Manitoba. Après tout, Cockerill n’a jamais été considéré comme un futur grand joueur.
«Tu ne sais jamais ce qui apporte le succès», a dit Cockerill lors de l’Omnium canadien RBC, où il faisait ses débuts sur le Circuit de la PGA et a terminé 48e ex aequo, avec une ronde finale de 69. «J’ai joué avec des gars très talentueux et on ne les voit plus. J’ai trouvé ma façon de jouer. Mes coups sont plus longs qu’auparavant., et j’ai toujours eu un bon jeu court.»
Cockerill a aussi un lien avec Golf Town, puisqu’il y a travaillé pendant ses études secondaires avant de se rendre à l’université de l’Idaho, puis à Texas A&M. «C’était génial! Ça m’a permis d’être dans le milieu du golf pendant certains longs hivers», révèle Cockerill.
Pour Cockerill, le chemin du succès a été sinueux. Après tout, est-ce qu’un golfeur qui se présente comme un «grand voyageur, un marcheur professionnel et un collectionneur de reçus» sur sa biographie Twitter semble être quelqu’un qui gagne beaucoup d’argent en tant joueur de calibre mondial? Pourtant, la vérité est que, peut-être plus que jamais, Cockerill, de Stony Mountain, juste à l’extérieur de Winnipeg, est l’un des meilleurs au monde. Jouant à travers la planète chamboulée par la pandémie, Cockerill se trouve classé 315e sur l’échiquier golfique mondial, ce qui est impressionnant si l’on considère qu’en 2018, il était plus proche de la 2000e place. Bien qu’il puisse faire les manchettes dans son pays pour des raisons qui ne lui plaisent pas – nous y reviendrons plus tard – ces derniers temps, il se distingue grâce à son jeu, même si c’est à l’autre bout du monde, loin de sa ville natale du Manitoba.
«Je pense que ma voie à suivre est une question d’éthique de travail et de s’y tenir», dit-il. «Je veux être une meilleure version de moi-même. Je n’ai jamais été un grand joueur junior ou universitaire. C’est une progression lente et constante tout au long de ma carrière professionnelle.»
Pour poursuivre son objectif, Cockerill s’est tourné vers le Circuit mondial DP, anciennement le Circuit européen, une voie inhabituelle pour les pros canadiens qui jouent habituellement en Amérique du Nord. Il a connu du succès, terminant 3e ex aequo au championnat ISPS Handa en Espagne et 2e au Kenya plus tôt cette année. Ces succès donneront à Cockerill un statut privilégié pour la prochaine saison complète du Circuit européen. Mais c’est un voyage difficile, avec de longs vols à destination et en provenance de son domicile à Winnipeg.
«Je pense que si je le faisais pendant un certain nombre d’années de plus, les déplacements m’épuiseraient», dit Cockerill, âgé de 30 ans. «Je suis habitué à des vols de huit heures à partir de Winnipeg. Je vais à Toronto, puis je vais ailleurs. Mais si je peux planifier un horaire et partir pendant quatre semaines, puis revenir à la maison, je peux m’en sortir.»
Ça ne marche pas toujours. Lorsque la dernière variante de la COVID-19 est apparue l’année dernière, Cockerill était en 12e position dans un tournoi en Afrique du Sud lorsque le monde s’est soudainement arrêté, le laissant à la recherche d’un moyen de rentrer chez lui. Finalement, lui et sa femme ont contacté le premier ministre Justin Trudeau via Twitter dans l’espoir de pouvoir rentrer à Winnipeg.
«Chaque fois que je publie quelque chose sur Twitter, quelque chose se produit en ressort généralement quelque chose», dit-il. «J’ai perdu mon Trackman à l’aéroport de Vancouver. J’ai envoyé un courriel et rien ne s’est produit. Alors, je leur ai envoyé un Tweet en plaisantant. Et j’ai récupéré mon Trackman. Dans ce cas précis, il m’a fallu quatre jours pour rentrer chez moi.»
Quelle est la prochaine étape? Bien que Cockerill aimerait jouer en Amérique du Nord, il est plus à l’aise de jouer en Europe, du moins pour l’instant. «Si je peux me frayer un chemin dans les éliminatoires du Korn Ferry Tour, j’y penserais certainement, mais je ne passerai pas par les rondes qualificatives si je suis bien classé en Europe», dit-il. «Pour l’instant, je joue bien là-bas et peut-être que je pourrais rejouer en Amérique du Nord», conclut-il.